Pensons environnement lors de nos achats du quotidien

Pouvons-nous changer le monde en consommant différemment ? La question peut faire sourire tant elle semble naïvement idéaliste.

Pourtant, face aux problèmes d'environnement ou d'inégalité entre Nord et Sud, il n'est pas inutile de réagir, même (et peut-être surtout) individuellement. D'autant plus que « l'acte d'achat n'est pas neutre, explique Serge Navrot, journaliste et spécialiste de la consommation responsable.

En achetant ou pas un produit, nous pouvons encourager ou sanctionner son fabricant, en tenant compte des conditions de travail de ceux qui l'ont manufacturé, ainsi que de son impact sur l'environnement (de sa fabrication à son élimination).

D'ailleurs, rappelle Jean-Pierre Sicard, président de Novethic, « plus les consommateurs se montreront sensibilisés par ces sujets, et plus les entreprises ou les grandes enseignes de la distribution augmenteront leur offre en matière de produits responsables ».

Et même si nous ne fréquentons pas tous les supermarchés bio ou les boutiques Artisans du Monde, nous sommes capables d'adopter des réflexes de consommateur responsable dans n'importe quel supermarché. Nous pouvons faire des choix qui ne s'arrêtent pas à la qualité ou au prix d'un produit.

En nous interrogeant, par exemple, sur les conditions de travail de ceux qui l'ont fabriqué : ne sont-ils pas trop jeunes pour travailler ? Sont-ils décemment rémunérés ? Leurs droits sont-ils respectés ? Quelles sont les conditions de fabrication, de transformation et d'élimination des produits, et donc leur impact sur l’environnement naturel ?

Consommons éthique

Quand c'est possible, privilégions les produits issus du commerce équitable (café, thé, riz, miel ou chocolat), désormais distribués dans la plupart des hypermarchés. Ils sont reconnaissables à leur logo (voir encadré) et garantissent à leurs producteurs un revenu décent et des conditions de travail dignes.

Mangeons bio

Préférons également, dans la mesure du possible, les fruits ou légumes bio, dont le mode de culture, à l'opposé des pratiques agricoles intensives, est très attentif à l'entretien des sols, à la pérennité de la terre nourricière, au respect de l'environnement et au goût des aliments.

Respectons l'environnement

Le produit que j'achète est-il polluant ? L'a-t-il été au cours de sa production ? Polluera-t-il pendant son utilisation ou au moment de son élimination ? Telles sont les questions que nous pouvons désormais nous poser avant de remplir notre chariot de course. Choisissons de préférence
les produits désignés par un écolabel, qui garantit un impact réduit sur l'environnement.

Pensons "local"

Achetons des produits fabriqués ou cultivés localement : cela limite les transports, et donc la dépense d'énergie et la pollution de l'air. Cela signifie aussi qu'il faut consommer en fonction des saisons : les fraises, que l'on commence à trouver fin février, font en général un long voyage de leur lieu de production situé dans le sud de l'Europe jusqu'à nos étals.

Limitons les emballages

En moyenne, chacun d'entre nous produit 1,1 kilo de déchets par jour ! Pour réduire la taille des poubelles, choisissons des produits non emballés ou peu emballés. Pour cela, il est préférable d'acheter son bifteck au rayon boucherie plutôt qu'au rayon frais. Pour la même raison, il vaut mieux mettre dans son chariot une grosse bouteille de soda, plutôt que six canettes emballées dans un film plastique.

Dans le même ordre d'idée, préférons les éco-recharges de lessive (en sachets souples) aux barils, et les lessives concentrées (on en utilise moins pour la même qualité de lavage). Enfin, évitons les produits jetables, comme les rasoirs ou les lingettes.

…et sacs plastiques

Selon le ministère de l'Environnement, « plus de 15 milliards de sacs
sont distribués aux caisses des grandes chaînes de distribution, ce qui représente 85 000 tonnes de déchets à éliminer par an ». En outre, s'ils sont abandonnés dans la nature, ces sacs peuvent, à terme, présenter un réel danger pour la faune aquatique. Ces nuisances pourraient facilement disparaître si nous décidons d'utiliser des sacs réutilisables, des paniers ou des cabas sur roulette.

Recyclons !

Depuis l'apparition du tri sélectif, il est possible de recycler une partie de nos déchets. Mais pas de déchets du tout, c'est encore mieux ! Aussi, quand c'est possible, achetons des produits dont nous pourrons réutiliser l'emballage : verre à moutarde, dont il existe désormais une gamme assez vaste, ou boîtes de thé qui serviront à conserver riz, sucre ou pâtes.